samedi 12 juin 2010

Le mythe derrière la création.

Je suis artiste.

J’ai plein d’amis qui le sont.

On a, entre nous, ce langage commun, d’inspirations, d’émotions, de lumières, de couleurs, de mouvements, de fleurs de peau, de seconds degrés, de complicités, de sourires en coin et d’étincelles dans les yeux. On parle aussi de peurs de ne plus avoir le feu, qu’on devienne vide, et ça, on s’en parle tout bas.

On ne parle jamais de notre canevas. On ne parle jamais de nos pinceaux, matériaux, corps maux de dos ou de pieds, de cordes vocales irritées. On parle de cette passion qui nous anime, 24 heures sur 24, celle qui nous réveille la nuit et qu’on respecte tellement, qu’on se lève pour la suivre, jusqu’à ce qu’on trouve le p’tit bout de papier qui nous permettra d’immortaliser cet instant de grâce. Puis on a le choix : celui de retourner se coucher, ou celui de rester dans ce moment d’apaisement, de le savourer, de le ressentir, de se faire envelopper, de dialoguer avec la muse, dans mon cas, qui s’est soudainement présentée.

J’ai eu une discussion cette semaine avec un ami à propos de LA création, la pure et virginale création. Mon ami prétendait que la création partait de rien. D’un canevas blanc. J’imaginais un faisceau lumineux venant de l’au-delà tombant sur mes épaules... Et je me suis mise à réfléchir sur cet acte, créer, qui visiblement est l’air que je respire car c’est ce que je suis, je n’ai jamais questionné le processus.

Donc, il y a le mythe que le créateur part toujours de rien. Rien. RIEN. C’est ça, un créateur.
En principe, je comprends le concept. Mais je suis désolée de vous apprendre que je ne pars jamais de rien.

Qui je suis, émotions qui se transforment en mouvements, inspirations qui se transforment en énergies, impulsions qui se transforment en sons, visions qui se transforment en couleurs, mots qui se transforment en images. Je ne pars pas de RIEN. Jamais. Je vis la création avec tout mon corps et mon esprit. Chaque seconde m’inspire. Tout m’inspire. Les milliards de millions de cellules de mon corps captent tout constamment !

Oui, la muse se présente la nuit dans mon cas, avec une structure, une organisation visuelle de tout ce que j’ai capté afin que je puisse transmettre aux autres ce que je vois et ressens. La muse se cache dans les méandres de mon cerveau, n’est pas tout le temps là quand je l’appelle. Mais elle fait partie de moi. Un réel privilège. Un don à chérir.

Pour partir de rien, il faudrait retourner des milliards d’années en arrière, quand notre monde, lui, a été créé. Et juste s’imaginer ce moment précis, sorry, on ne part pas de rien non plus.

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